Retraite paisible au Golfe-Juan

La famille s’est installée définitivement au Golfe en 1950 en achetant un appartement à la «Résidence» 36 avenue de la gare. Les croisières ne devaient durer que quelques années, commencées en 1963, il effectue la dernière en 1980 à 72 ans. 52 ans de carrière, des milliers de notes jouées et écrites, son empreinte musicale laissée dans tous les lieux prestigieux de la Côte d’Azur et d’ailleurs. (des partitions jouées au Casino Municipal de Nice se trouvent encore aujourd’hui dans les archives de la médiathèque de Nice).

 Je n’ai malheureusement connu ni le musicien ni l’orchestre et je n’ai que des souvenirs lointains des jours où à l’occasion d’une fête de famille il prenait son accordéon et animait ces soirées.

Mes souvenirs sont ceux d’un grand-père modeste, discret, toujours joyeux, aimant son épouse, ses enfants et petits enfants, d’un passionné de pêche à la palangrotte. Il gagna de nombreux concours de pêche avec l’association des pêcheurs plaisanciers du port du Golfe. Je l’accompagnais souvent sur son pointu, ces matins tôt, au lever du soleil. Il me montrait ces amers, points de repère des endroits où se trouvaient les poissons de roches. Du Cap à la Pierre Fourmigue en passant par les îles de Lérins, il connaissait le moindre récif et tombant de la rade du Golfe. La girelle royale, ce poisson aux couleurs chatoyantes que Madeleine lui faisait frire dans un peu d’huile d’olive était son préféré. Sans oublier la soupe et les croutons de rouille. Pendant ces parties de pêches j’aimais l’écouter me raconter ses voyages et ses souvenirs.

Ils nous ont quittés en 1995, Madeleine est partie la première, Lou l’a rejointe quelques mois plus tard. Ils reposent en paix, tous les deux, dans cette mer Méditerranée qu’ils ont tant aimée.

Lou sur son pointu dans la rade du Golfe